En 1840, une congrégation de religieuses de Lyon, sous la direction de Mère Saint Régis, fonde le Pensionnat Saint-Joseph à Bastia. L’établissement, qui débute avec une trentaine de jeunes filles, s’installe dans la propriété de la famille Carbuccia du quartier Saint François.

 

En 1845, la maison Carbuccia, qui sert d’établissement principal aux sœurs de Saint Joseph, est la proie d’un incendie. Le sinistre ne fait aucune victime mais les dégâts sont catastrophiques. Des dons privés et publics permettent de restaurer le bâtiment.

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Sous la Troisième République, les lois Jules Ferry rendent l’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïc. Les congrégations religieuses se retrouvent donc évincées de l’enseignement public. A Bastia, les Sœurs de Saint-Joseph doivent se résoudre à envisager de créer leur propre école. En 1893, Mère Joseph-Louis achète un terrain sur les hauteurs de Bastia dans l’objectif de bâtir leur toute nouvelle« maison ».

 

La tradition orale rapporte que cette supérieure, issue d’une riche et noble famille, aurait investi une somme très importante issue d’un héritage. En 1895, la bâtisse pour les classes enfantines et primaires est ouverte, face au Square Favalelli, et reçoit les élèves. Cependant, vu le succès grandissant du Pensionnat, il fallut édifier un nouveau bâtiment, plus haut sur le même terrain.

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Pour la construction de leurs nouveaux locaux, les religieuses s’adressent à l’architecte Barthélémy Bronzini. L’entrepreneur Pilate Biaggini reçoit la charge de mener le chantier. De par ses dimensions raffinées et ses nobles proportions, le nouvel établissement va figurer au nombre des bâtiments les plus remarquables de Bastia.

 

La première pierre de ce grand bâtiment, sur le coteau du lieu-dit Castagno, est posée le 10 décembre 1896. Dix-huit mois plus tard, le 3 juillet 1898, le nouvel établissement des Sœurs de Saint-Joseph est solennellement inauguré. La rapidité de la construction étonne les Bastiais. La presse de l’époque rapporte que « le vaste et bel établissement semble avoir surgi comme par enchantement ». À ses débuts, l’établissement accueille 77 jeunes filles.

Durant la Grande Guerre, le nouvel établissement des Sœurs de Saint-Joseph est réquisitionné et est transformé en hôpital militaire. Dès 1918, il est de nouveau affecté à l’éducation. Toutefois, les mœurs et les usages ont évolué. En effet, le sport fait désormais partie de l’enseignement dispensé.

 

En 1920, la « Société d’Instruction Physique Jeanne d’Arc » est instituée au sein du Pensionnat. L’entre-deux-guerres est la période qui voit s’affermir l’excellente réputation du Pensionnat Saint-Joseph dont le nom est remplacé progressivement par celui de « Jeanne d’Arc ».

 

En 1943 et 1944, le Pensionnat est réquisitionné et occupé par les armées alliées. Le grand bâtiment est fermé mais les classes primaires du petit Pensionnat restent en fonction. Les murs de l’une des salles du troisième étage du grand bâtiment ont conservé les cartes historiques, sur lesquelles l’Etat-major allié a préparé le débarquement en Méditerranée. Ces cartes sont de nos jours restaurées et exposées.

Après l’occupation de la Corse, le succès du Pensionnat bastais ne cesse de croître et les élèves sont toujours plus nombreuses.

 

En 1971, les Sœurs ne pouvant plus assurer seules l’enseignement, confient la direction de l’école à une directrice laïque. Elles restent dans l’établissement au titre de professeures et d’animatrices spirituelles.

 

À partir de 1976, l’établissement devient progressivement mixte.

 

En 1987, le grand verger et l’atelier du jardinier sous le grand bâtiment disparaissent pour permettre la construction d’une bâtisse et d’une cour qui accueillent les étudiants du BTS. Par la suite, ces derniers ont intégré le grand bâtiment. L’institution Jeanne d’Arc ne cesse d’évoluer selon les directives diocésaines et s’adapte aux rythmes scolaires.

 

C’est un établissement d’enseignement catholique qui est placé sous la tutelle du diocèse d’Ajaccio. La formation proposée se fonde sur les valeurs de l’Evangile.